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La RE2020

Qu’est-ce que la RE2020 ?

La réglementation environnementale 2020 ou RE2020 va remplacer petit à petit l’actuelle RT2012 à  partir du 1 Janvier 2022.

Elle découle de l’expérimentation E+/C- qui visait déjà à intégrer la dimension environnementale au calcul RT2012 jusqu’ici focalisé sur la performance énergétique.

Il s’agit donc d’une évolution de la RT2012 (certains indicateurs sont toujours présents comme le Bbio ou le Cep) avec l’ajout de nouveaux indicateurs :

Tableau indicateurs RE2020

A qui et quand s’applique-t-elle ?

A terme, la RE2020 s’appliquera à toute construction neuve en France métropolitaine.

Mais jusqu’au 1 Janvier 2023 les projets de construction et les extensions seront soumis progressivement à la RE2020.


A partir du 1er janvier 2022

  • Maison individuelle
  • Habitat collectif

A partir du 1er Juillet 2022

  • Bureau et enseignement

A partir du 1er Janvier 2023

  • Habitation légères de loisirs et constructions provisoires
  • Maison individuelle Extension entre 50 -100m²
  • Habitat collectif Extension >150m² ET 30% S existante

Ultérieurement

  • Autres usages tertiaires

Les exigences de résultats (indicateurs)

Le Bbio

Le besoin bioclimatique (Bbio) caractérise les performances thermiques du bâti dans sa globalité ; performance des parois et des menuiseries, orientation, apports gratuits etc
Il s’agit du besoin de chaud, de froid et d’éclairage.

Nouveauté apportée par la RE2020 par rapport à la RT2012 : le Bbio intègre le besoin de froid même lorsque le bâtiment n’est pas climatisé.

Le coefficient Bbio doit être inférieur au Bbiomax.

Bbio < Bbiomax

Celui-ci correspond à une valeur forfaitaire en fonction du type de bâtiment (63 pour les maisons individuelles), et est modulé en fonction de la localisation géographique, la surface des combles, la surface moyenne des logements, la surface totale (collectif) et l’exposition au bruit.

Bbio_max = Bbio_maxmoyen x (1+Mbgéo + Mbcombles+ Mbsurf_moy+Mbsur_tot+Mbbruit)

Il n’a pas d’unité, il est exprimé en points.


Le Cep

La Consommation d’énergie primaire correspond à l’énergie consommée sur un an et par unité de surface dans des conditions minorée de la production d’énergie à demeure. On comptabilise ainsi 8 postes de consommation :

  • Chauffage
  • Climatisation
  • Eau chaude sanitaire
  • Eclairage
  • Auxiliaires (chauffage, ventilation)
  • Ascenseurs ou escalators*
  • Eclairage et ventilation des parkings*
  • Eclairage des circulations (collectif)*
    *Nouveaux postes avec la RE2020

Le coefficient Cep doit être inférieur au Cep_max.

Cep < Cep_max

Celui-ci correspond à une valeur forfaitaire en fonction du type de bâtiment, et est modulé en fonction du type de bâtiment, de la localisation géographique, la surface des combles, la surface moyenne des logements, la surface totale (collectif) et la catégorie de contraintes extérieures (anciennement CE1 et CE2).

Cep_max = Cep_maxmoyen x (1+ Mcgéo + Mccombles + Mcsurf_moy + Mcsurf_tot + Mccat)

Il est exprimé en kWh ep/ (m².an)


Cep,nr

Proche du Cep, ce nouvel indicateur prend compte uniquement des consommations en énergie primaire non renouvelable du bâtiment. Les économies d’énergie doivent porter en priorité sur les énergies non renouvelables.

Le Cep doit être inférieur au Cep_max.

Cep,nr < Cep_max,nr

Celui-ci correspond à une valeur forfaitaire en fonction du type de bâtiment, et est modulé en fonction du type de bâtiment, de la localisation géographique, la surface des combles, la surface moyenne des logements, la surface totale (collectif) et la catégorie de contraintes extérieures (anciennement CE1 et CE2).

Cep,nr_max = Cep,nr_maxmoyen x (1+ Mcgéo + Mccombles + Mcsurf_moy + Mcsurf_tot + Mccat)

Il est exprimé en kWh ep/ (m².an)


Ic énergie et Ic construction

La RE2020 introduit une part d’analyse de cycle de vie (ACV) dans son moteur de calcul.

Une ACV se traduit par le calcul d’indicateurs environnementaux calculés sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment c’est-à-dire de l’extraction des matières nécessaires à la construction, la production des matériaux, leur transport, puis l’exploitation du bâtiment, la destruction du bâtiment et le traitement des déchets en résultant.

Pour la RE2020, afin de simplifier l’étude de l’impact environnementale de la construction, les contributions sont divisées en 5 catégories :

  • Ic composants : l’impact des produits de construction et équipements (de chauffage, de climatisation, de ventilation…), y compris les réseaux et espaces de parkings du bâtiment. Il a fallu produire, transporter, mettre en œuvre, utiliser et il faudra démolir tous ces composants : Cet indicateur couvre l’ensemble des étapes du cycle de vie ;
  • Ic énergie : les consommations d’énergie importées et consommées par le bâtiment liées à son utilisation (pour chaque usage réglementaire, donc hors domestique)
  • Ic chantier : couvre les consommations d’énergie du chantier de construction, les consommations et rejets d’eau du chantier, l’évacuation et le traitement des déchets du terrassement et les composants utilisés pour réaliser des ouvrages provisoires nécessaires au chantier.
  • Ic eau : couvre, pour la phase d’exploitation du bâtiment, tous les usages de l’eau à l’échelle du bâtiment et la gestion des eaux pluviales captées par le bâtiment ainsi que leur assainissement. Ces éléments doivent être renseignés mais n’ont pas d’incidence sur les indicateurs réglementaires.
  • Ic parcelle : couvre l’ensemble des composants nécessaires aux ouvrages présents sur la parcelle hors bâtiment, réseaux, systèmes de production d’énergie et parkings. Il s’agit notamment des composants nécessaires à la clôture de la parcelle et à la construction des voiries hors aires de stationnement. Elle prend aussi en compte les usages d’eau nécessaires à l’arrosage des espaces végétalisés de la parcelle et aux usages particuliers de l’eau (comme le nettoyage des voiries par exemple). Ces composants doivent être renseignés mais n’ont pas d’incidence sur les indicateurs réglementaires.

La RE2020 s’appuie ainsi principalement sur deux indicateurs pour en faire des cibles réglementaires :

    • Ic énergie
    • Ic construction (correspond à l’ensemble Ic chantier + Ic composants)

L’ Ic énergie doit être inférieur au Ic energie_max.

Ic énergie < Ic energie_max

Celui-ci correspond à une valeur forfaitaire en fonction du type de bâtiment, et est modulé en fonction de la localisation géographique, la surface des combles, la surface moyenne des logements, la surface totale (collectif) et la catégorie de contraintes extérieures (anciennement CE1 et CE2).

Icénergie_max = Icénergie_maxmoyen × (1 + Mcgéo
+ Mccombles + Mcsurf_moy + Mcsurf_tot+ Mccat)

Il est exprimé en kg éq CO2/ m²

L’ Ic construction doit être inférieur au Ic construction_max.

Ic construction < Ic construction_max

Celui-ci correspond à une valeur forfaitaire en fonction du type de bâtiment, et est modulé en fonction de la surface des combles, la surface moyenne des logements, l’impact des infrastructures (sous-sol, fondations), l’impact des VRD, la localisation géographique, l’impact des données environnementales par défaut.

Icconstruction_max = Icconstruction_maxmoyen × (1 + Micombles + Misurf) + Miinfra + Mivrd + Migéo + Mided

Il est exprimé en kg éq CO2/ m²


Degrés heures

Nouvel indicateur remplaçant l’inefficace Ticref de la RT2012, le degré-heure d’inconfort DH représente le niveai d’inconfort perçu par les occupants sur l’ensemble de la saison chaude. Il s’agit de la somme de l’écart entre la température de l’habitation et la température de confort.

Deux seuils sont ainsi introduits

  • Un seuil bas 350 °C.h en dessous duquel le critère est respecté.
  • Un seuil haut DH_max (qui varie suivant les contraintes extérieures du bâtiment.) au-dessus duquel le critère n’est pas respecté.

Entre les deux, le critère est respecté mais un forfait refroidissement doit être ajouté au Cep (rendant celui-ci plus contraignant).

Les exigences de moyens

Comme en RT2012, des exigences de moyens viennent compléter les exigences de résultats. On retrouve ainsi des exigences déjà connue comme :


L’accès à l’éclairage naturel

la surface totale des baies doit être supérieure ou égale à 1/6 de la surface de référence.

En complément, un certain niveau d’éclairement est demandé ainsi que pour au moins une pièce principale avoir à 1m de distance de la façade une vue à la fois sur le ciel et l’horizon.


Isolation thermique

Les parois séparant des parties de bâtiment à occupation continue de parties de bâtiments à occupation discontinue doivent présenter un coefficient de transmission thermique, U, qui ne peut excéder 0,36 W/(m2.K) en valeur moyenne. On limite ainsi les déperditions entre deux zones d’un bâtiment qui n’ont pas la même utilisation (par exemple zone de bureaux et zone d’habitation)

Le ratio de transmission thermique linéique moyen global, Ratio ψ, des ponts thermiques du bâtiment n’excède pas 0,33 W/(m2.K).

De plus, le coefficient de transmission thermique linéique moyen des liaisons entre les planchers intermédiaires et les murs donnant sur l’extérieur ou un local non chauffé, ψ9, n’excède pas 0,6 W/(ml.K).


Mesure de la consommation d’énergie

Les bâtiments ou parties de bâtiments à usage d’habitation sont équipés de systèmes permettant de mesurer ou d’estimer la consommation d’énergie de chaque logement, excepté pour les consommations des systèmes individuels au bois en maison individuelle ou accolée.

En cas de production collective d’énergie, on entend par énergie consommée par le logement la part de la consommation totale d’énergie dédiée à ce logement selon une clé de répartition à définir par le maître d’ouvrage lors de la réalisation du bâtiment.

Ces systèmes permettent d’informer les occupants, a minima mensuellement, de leur consommation d’énergie.
Cette information est délivrée dans le volume habitable, par type d’énergie, a minima selon la répartition suivante :

  • chauffage
  • refroidissement
  • production d’eau chaude sanitaire
  • réseau prises électriques
  • autres

Cette répartition peut être basée soit sur des données mesurées, soit sur des données estimées à partir d’un paramétrage préalablement défini.

Toutefois, dans le cas d’un maître d’ouvrage qui est également le futur propriétaire bailleur du bâtiment construit, notamment les maîtres d’ouvrage de logements locatifs sociaux, cette information peut être délivrée aux occupants, a minima mensuellement, par voie électronique ou postale et non pas directement dans le volume habitable.


Étanchéité à l’air de l’enveloppe

Une parfaite étanchéité de l’enveloppe du bâtiment permet de réduire les entrées d’air non contrôlées, c’est-à-dire autre que celles prévues pour la ventilation. Toute entrée d’air parasite influe sur la consommation de chauffage et donc sur la performance globale du bâtiment.

Ainsi la perméabilité à l’air de l’enveloppe Q4Pa-surf sous 4 Pa doit être inférieure ou égale à 0.6 m3 par heure par m² de parois déperditive, hors plancher bas, en maison individuelle. (1m3/h/m² pour le collectif).


Système de ventilation

Nouveauté de la RE2020, le système de ventilation doit être vérifié et ses performances sont mesurées par une personne reconnue compétente par le ministre chargé de la construction.

Les étapes

Comme pour la RT2012 la RE2020 adopte le principe de double attestation.
Une première au dépôt du PC et une seconde lors de l’achèvement des travaux.
Les arrêtés définissant le contenu de ces deux attestations ne sont pas encore sortis mais elles devraient être assez proches des attestations de la RT2012.

Au stade de l’achèvement deux tests devront être réalisés :

  • Un test de perméabilité à l’air de l’enveloppe sous 4 Pa, Q4Pa-surf. Les exigences restent inchangés : 0,6 et 1 m³/(h.m²) respectivement pour la maison individuelle et le collectif.
  • Une mesure des performances du système de ventilation.